Mes Montages-Vidéos « Histoire de l’Algérie 1962-2009 »

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La photographie au service de l’inventaire

Voici la feuille n° 13 d’un Salon de peinture de 1883 :

 

À quoi pouvait bien ressembler une marche forcée dans le Sud-Oranais à la fin du 19ème siècle ?

Heureusement les photographies des tableaux sont jointes à cet inventaire de 1883.

Voici la « Marche forcée dans le Sud-Oranais » peinte par Léon Couturier :

 

Et voici ma photo numérique de ce tableau prise en 2010 au Musée des Beaux-Arts de Nantes (France) :

À Nantes ce tableau porte les indications « Marche forcée ;  la colonne du général Détrie, dans le sud oranais, juin 1881 » Léon Couturier, 1883.

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Objet mystère

Qui pourrait me dire de quoi il s’agit ?

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Bonjour tout le monde !

Suite à la décision de fermer LiveSpace, me voilà chez WordPress.

Bienvenue à tous.

 

PS : mes diaporamas des caricatures de Dilem me manquent déjà !!!

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Les NABIS, de GAUGUIN à MATISSE

 

Les  » Nabis  » sont un groupe de peintres qui se sont réunis en quête de  » vraies racines de l’art « .

 

 

Après un séjour avec Gauguin à Pont-Aven (Bretagne, France), Paul Sérusier invite ses compagnons de l’Académie à le rejoindre.

 

 

 

 

Ensemble, ils cherchent à traduire, avant tout, des sentiments et des émotions par des  » couleurs en un certain ordre assemblées « .

 

 

 

 

Leur groupe prend le nom de  » Nabis  » (prophètes en hébreu) probablement par autodérision mais ils annoncent Matisse et  » l’Art Nouveau  »

 

 

 

Comme peintres on peut citer:

 

Bonnard Pierre

Denis Maurice

Ibels Henri-Gabriel

Lacombe Paul dit Georges

Maillol Aristide

Piot René

Ranson Paul-Elie

Rippl-Ronaï Jozsef

Roussel Ker Xavier

Serusier Paul

Vallotton Félix

Vuillard Edouard

 

 

Voici un montage-vidéo avec quelques-unes de leurs œuvres et, comme fond musical, la Sonate pour violon et piano de Claude DEBUSSY (mouvement n° 3)

 

 
LES NABIS de Gauguin à Matisse
envoyé par GeLamBre. –

 

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Citations de Saint-Augustin

  SI LES CHRÉTIENS RESTENT COIS ET TIMORÉS, LE MONDE NE CHANGERA PAS (Acrostiche)

 

 

 

 

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Sous la burqa (Wassyla TAMZALI)

 

 

 

Voici les propos de Wassyla TAMZALI que j’ai notés lors d’une de ses conférences :

 

 

Aujourd’hui on n’affirme que la différence, d’où l’éloignement des "deux mondes". Germaine Tillion avait pourtant montré les points communs d’une culture patriarcale sur toutes les rives de la Méditerranée ; la religion n’étant qu’un phénomène culturel comme un autre.

 

La pensée chrétienne a connu et connaît des excès (guerres de religion, …) mais, au moins, elle admet la liberté de changer de religion ou de se déclarer non-croyants. (Liberté de conscience)

 

 

Dans le Coran (contrairement à la Genèse) l’homme et la femme sont créés conjointement mais les commentateurs ont ensuite imposé leur tradition bédouine.

 

C’est maintenant évident que l’Islam des fondamentalistes est d’abord une morale sexuelle.

 

D’ailleurs dans de nombreuses sociétés traditionnelles d’Afrique du Nord, les femmes n’étaient pas voilées.

 

Le voile (et ses dérivés) est une construction moderne d’un comportementalisme religieux.

(moderne, dans le sens et de modernisation mais pas de modernité).

Pour les Salafistes, la femme est un "objet de plaisir" (pour son mari) !

 

Face à ces jeunes filles qui se cachent derrière la burqa, j’essaie le dialogue et je leur dis que leur histoire c’est celle du dévoilement. (Quête des libertés fondamentales, de l’égalité, du respect, …)

 

 

Quand la très grande majorité des musulmans va-t-elle s’exprimer pour contrecarrer cet islam imposé par le mouvement sectaire ?

 

« Si j’ai une prière » c’est que la conscience des Musulmans s’éveille.

Qui parmi eux osera parler de liberté de conscience ?

 

 

Quant aux Occidentaux, ils ont abandonné l’idée de changer le monde. Comme disait Camus "ce monde il faut le préserver" (jusqu’à ce qu’il change)

 

Les Occidentaux éprouvent beaucoup de difficultés à interdire : ils se sont battus pour la Liberté.

 

En France, on a abandonné les quartiers où se concentrent les enfants d’immigrés ; on a surtout mis en avant les différences. En croyant œuvrer pour les groupes, leur culture, leur religion, leur identité, on a mis en avant-scène les différences entre "ces gens-là" et nous. Or, méfions-nous : le "différencialisme" conduit au racisme !

 

En Europe l’attitude commune est le "Non mais …" : on se refuse à porter un jugement moral sur quoi que ce soit !

 

Quel soutien a eu l’imam de Drancy ? Alors que Tarik Ramadan est de tous les débats, lui qui a un double langage (son islam modéré est un gadget ) et ce n’est pas le seul !

 

Les jeunes issus de l’immigration (je préfère dire de la colonisation) ont besoin qu’on leur dise leur histoire, celle de la Colonie, celle de la Guerre entre Français et Algériens mais aussi entre Algériens et encore l’histoire des Harkis, des Émigrés…

 

 

En ce qui concerne la burqa, ne fallait-il pas prendre une position de principe ?

(au lieu de lui accorder autant de place par la création d’une commission et les inévitables phénomènes d’amplification des médias)

 

 

Wassyla TAMZALI à la MIR* le 14 mars 2010.

 

*Maison Internationale de Rennes

 

 

 

 

 

 

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L’Algérie de Wassyla TAMZALI

 

 

En Algérie, la violence n’a pas pris fin avec les Accords d’Evian de mars 1962 : il y eut les attentats de l’OAS, les massacres des Harkis et de leurs familles abandonnés par la France, les luttes entre Algériens pour le pouvoir ( qui fut  bien vite récupéré par l’Armée ).

 

Comme dans toutes les ex-colonies, les nouveaux dirigeants ont orchestré la modernisation du pays (routes, adductions d’eau, écoles … ) mais pas la modernité (absence des libertés fondamentales).

 

Dans les années 1960-1970, on pensait au développement et à l’éducation. La revendication identitaire est apparue dans les années 1980. La revendication religieuse, dans les mêmes années, en réponse à l’absence de démocratie.

 

 

En Algérie, la seule chose qui a pris, c’est de la religion ; l’islam s’est imposé par la force dans les années 1990. Depuis quelques années, les méthodes ont changé mais la religiosité grignote tous les pans de la société.

 

Le Maghreb s’est tourné vers l’Arabie Saoudite (films et journaux arabes, …)

 

En Algérie, le wahabisme est omniprésent (télévision, cassettes et brochures sur les marchés, tenues vestimentaires de rigueur, horaires de fermeture des boutiques en fonction des heures de prière, plages non mixtes, …)

 

 

L’Algérie connaît une véritable régression :

 

Les journaux sont libres mais l’Algérie a été dépolitisée. Le R. C. D. et le F. F. S. (deux partis d’opposition) ont été discrédités par le mouvement des "Arouchs" (Mouvement dit citoyen).

 

Personne ne croit plus en une solution politique. Les libéraux, les libre-penseurs et les intellectuels (ceux qui sont encore là) sont déconsidérés.

 

La société algérienne est atomisée : s’il y avait 1000 personnes à Paris pour l’opération " 20 ans, ça suffit !" (pour la suppression du Code de la famille), il y avait 8 à Alger !

 

Et cette régression veut s’afficher comme étant l’avenir !

Pourtant ses méfaits sont bien visibles : intolérance, violences faites aux femmes, recrudescence de la polygamie …

 

« En présentant un rapport alternatif à l’ONU, j’ai appris que la polygamie a atteint 5,8 % en Algérie en 2004. (Elle était à peine de 1 % en 1962) ! »

 

 

 

Wassyla TAMZALI à la MIR* le 14 mars 2010.

 

*Maison Internationale de Rennes (Bretagne-France)

 

 

 

 

 

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M.Dib, conférencier et M.Monnoyer par M.AKBAL (3)

 

Lettre de Mohammed Dib à Maurice Monnoyer

 

 

Tlemcen. le 31 décembre 1952

 

Cher Maurice Monnoyer.

 

 

Ayant été un peu grippé ces jours derniers, je n’ai pas trouvé le courage nécessaire pour vous écrire plus tôt. J’en suis d’autant plus navré que j’étais impatient de vous exprimer ma gratitude.

 

Tout ce que vous m’avez envoyé m’est bien parvenu. Merci mille fois ! Et bien vivement.

 

Je vous sais gré de la scrupuleuse fidélité avec laquelle vous avez reproduit notre entretien dans « L’Effort Algérien ». Bien plus, vous avez réussi à suggérer un portrait de moi où je me suis facilement reconnu. C’est un de ces signes à quoi se reconnaît l’amitié. De mon côté, ce que je souhaite aussi c’est que nos relations dépassent l’utilité immédiate, bien que celle-ci nous ait permis de faire connaissance. D’ailleurs j’ai remporté beaucoup de regret d’Alger à cause de la véritable conversation que nous n’avons pas eue : car un interview n’est qu’un entretien manqué.

 

Comme vous avez bien fait de prendre la décision d’envoyer votre manuscrit au Seuil. Indépendamment du fait qu’un livre est écrit pour être publié, un manuscrit qu’on on garde par devant soi vous « bloque ». De toute façon, aux éditions du Seuil vous êtes assuré de trouver l’accueil le plus totalement compréhensif. Et sans anticiper sur leur décision. je vous engagerais amicalement à continuer d’écrire. Le journalisme est une bonne école ; il aide efficacement à briser le moule « classique » que nous impose une formation trop uniforme et  qui n’est pas toujours au même niveau que l’époque. De plus, la vision commune, ordinaire et quotidienne de la vie, que permet le journalisme, me semble très utile pour le roman, genre qui plus qu’aucun autre a besoin plus de substance que de style.

 

Et puisque le moment s’y prête, permettez-moi de vous souhaiter de tout mon cœur un rapide succès auprès de l’éditeur pour votre premier roman.

 

Bien cordialement vôtre. Mohammed Dib.

 

 

Mehenni AKBAL

 

Mohammed Dib, conférencier

Maurice Monnoyer témoigne

 

Éditions El-Hamel

Alger

2009

 

 

 

 

 

Maurice Monnoyer à l’ "L’Effort Algérien" en 1952.      

 

 

 

 

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M.Dib, conférencier et M.Monnoyer par M.AKBAL (2)

 

 

 

La Grande maison (Présentation par Maurice Monnoyer)

 

La Grande maison,

roman de la faim de Mohammed Dib

 

" Il avait terriblement faim toujours et il n’y avait presque rien à manger à la maison. Il avait faim au point que certaines fois sa salive durcissait en écume dans sa bouche. Subsister, par conséquent, était pour lui l’unique préoccupation.

 

Il était pourtant habitué à n’être jamais rassasié ; il avait apprivoisé sa faim. À la longue, il put la traiter avec l’amitié due à un être cher : il se permit tout avec elle.

 

Mais Omar songeait :

 

– On a des idées, c’est sûr. Mais alors elles ne sont en rien bizarres. Des idées qu’on en a assez de cette faim ; que c’en est trop. On veut savoir le comment et le pourquoi des choses. C’est des idées, ça ?

 

C’est peut-être des idées. Là, seulement, il y avait six personnes de qui la faim rongeait la chair. On ne comptait pas les autres, les milliers et les milliers du dehors, de la ville, du pays tout entier. Forcément on avait des idées…

 

 

– Ce n’est pas compliqué quand six personnes ont faim. La faim, c’est simple,- c’est la faim, ni plus ni moins-.

 

Alors ? Alors il voulait savoir le comment et le pourquoi de cette faim. C’était simple, en effet, il voulait savoir le pourquoi et le comment de ceux qui mangent et de ceux qui ne mangent pas. "

 

Ces deux extraits du premier roman de Mohammed Dib, qui inaugure la collection «Méditerranée» (dirigée par Emmanuel Roblès) aux éditions du Seuil, donnent la clef de La Grande maison. Je précise tout de suite qu’à mon avis La Grande maison est moins un roman qu’un reportage romancé, mieux un témoignage. Pourquoi ? Parce que l’auteur ne cherche pas tant à raconter une histoire, à divertir (au sens profond du mot) qu’à exprimer avec vigueur les préoccupations et les souffrances d’un monde qu’il connait bien.

 

Ce témoignage est poignant, et d’autant plus pour moi que l’auteur m’a, comme on sait, déclaré au cours de l’interview qu’il m’a accordée (L’Effort algérien du 19 décembre 1952) : « Tout ce qui est dit à propos d’Omar et de son milieu a été pris directement dans la réalité. Il n’y a pas de détail –aucun, je puis vous l’affirmer – qui ait été inventé ».

 

Le personnage central du livre, le petit Omar, habite Dar Sbitar, maison grouillante de Tlemcen, peuplée de femmes jacassantes et d’enfants turbulents.

Que se passe-t-il ? Rien d’extraordinaire. Mais la faim animale est là, tenace, contre laquelle luttent Aïni et les siens.

 

Omar va encore à l’école, et ses soeurs ne sont d’aucun secours pour leur mère. Comment cette veuve peut-elle subvenir aux besoins du ménage ? En piquant à la machine, des heures durant, des tiges d’espadrilles pour un salaire dérisoire. « Aïni avait eu tant de malheurs dans sa vie, une misère qui durait depuis tant d’années que les nerfs s’étaient usés dans la lutte quotidienne ». Quelquefois, elle est à bout, elle bouscule sa progéniture, elle rudoie sa propre mère, affamée aussi et dont les jambes sont mangées par les vers. Lentement, le foyer s’enfonce dans la plus noire Misère…

 

Omar est encore un enfant. Il réfléchit, à sa manière. Il a le sentiment qu’il est un être libre. Il croit au bonheur. Un jour, il déclare : « Je veux m’instruire. Quand je serai grand je gagnerai beaucoup d’ argent ». Tante Lalla lui rétorque :

 

« Renonce à tes idées. Il te faudra travailler comme une bête si tu veux seulement vivre… ce n’est pas pour toi, ver de terre… Tu auras à être. un homme, ou tu seras écrasé… »

 

Ce roman brûlant traduit un cri : « Ayez pitié de ceux qui ont faim ! Ayez pitié des pauvres » Il a l’inestimable mérite de conduire le lecteur dans l’intimité d’un modeste foyer musulman où l’on voit, par exemple, la mère jeter une poignée de haricots secs pour calmer la faim de ses petits. Mais on y assiste à d’autres scènes, les unes gaies, les autres touchantes.

 

On a accusé l’auteur d’essayer d’introduire une pensée politique dans son livre. Le reproche ne me paraît pas justifié, en dépit de telle ou telle page susceptible de faire « bondir » certains lecteurs. C’est André Maurois qui écrivait récemment que l’écrivain, s’il a le droit d’être passionné, « a le devoir, lorsqu’il prétend offrir une image du réel, d’être vrai… » Mohammed Dib nous apporte son témoignage. Ce témoignage en vaut un autre, et ce n’est pas parce qu’il risque de nous offusquer que nous devons le repousser.

 

D’ailleurs, l’auteur manifeste son souci d’objectivité lorsqu’il fait dire à tante Hasna parlant des Arabes que l’on conduit dans les prisons : « Ces hommes font de la politique et troublent l’esprit des gens… Ce sont des imbéciles. Ce qu’ils veulent, c’est supplanter les Français. Ils sauront gouverner, eux ? »

 

La Grande maison se termine en 1939, à la déclaration de la guerre. Nous retrouverons Omar dans les deux volumes, qui avec celui-ci, formeront la trilogie romanesque « Algérie ». Mais il faut conclure. Tout comme Le Fils du pauvre et La Colline oubliée, La Grande maison est un ouvrage de poids. Il atteste du courage de son auteur dont la classe, considérée du seul point de vue littéraire, est indéniable.

 

Mohammed Dib sait donner vie et souffle à ses personnages. Il sait aussi créer une atmosphère, dresser des décors de roman. Son style, un peu sec, sans bavures, gagnerait peut-être à s’assoupir. Détail.

 

Ajouterai-je que j’ai lu La Grande maison avec intérêt soutenu de bout en bout ?

 

 

(Maurice Monnoyer, In : l’Effort algérien, du 23 janvier 1953).

 

 

 

 

Mehenni AKBAL

 

Mohammed Dib, conférencier

Maurice Monnoyer témoigne

 

Éditions El-Hamel

Alger ; 2009

 

 

Pages 41-45

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